Les enfants et la nature
Pourquoi rapprocher les enfants de la nature ? Pour plusieurs raisons. Le digital a accaparé les esprits et attentions de nos petits, et leur cerveaux malléables sont autant “formés” à manipuler ce digital, mais également “déformés” de leur nature profonde de membre à part entière du vivant. Certaines études montrent que de reconnecter les enfants “addicts” à soi, dans camps en pleine nature, ne prend que 5 jours. Tout les espoirs sont donc permis.
Le jeu et la simplicité: un enfant doit aussi pouvoir se limiter aux choses simples, au jeu, se déconnectant du stress de leurs parents et de la société, le meilleur biotope pour cela est bien sûr la nature.
Les réponses aux enjeux de notre époque se trouvent très souvent dans la profondeur de connaissance du vivant — végétal, animal, minéral, chimie, biologie, physique,… le biomimétisme a comme base la nature elle-même. Son observation — un peu oubliée suite à l’extraction massive et aveugle de ses ressources par un capitalisme d’accumulation, doit être encouragée pour les générations futures. Ce sont elles qui viendront avec des solutions pragmatiques et efficaces basées sur l’intelligence du vivant.
Son observation va engendrer un respect de base, qui les encourage à stopper le désastre, et de démarrer des dynamiques de protection et de régénération.
Et enfin, observer l’abondance si généreuse de la nature, à travers ses fruits, est un élément super-rassurant pour un enfant qui grandit dans un environnement de manque, de stress, d’incertitude. Notre mère-terre ne nous lâchera jamais, ne fut-ce que par la force de gravité — mais également par l’abondance de ce qu’elle produit en flore et en faune.
De nombreuses possibilités existent pour accompagner nos enfants et jeunes dans cette “reconnexion”, à partir de l’école par exemple:
- Faire un potager dans l’école — ou dans jardins communautaires dans le voisinage, en collaboration avec riverains ou séniors
- Aménager des mini-potagers sur terrasses d’appartements avec bacs et support plastic modulaires
- Stages ou journées en pleine nature, en forêt, ou en ferme d’éveil, ou ferme pédagogique
- Planter un arbre à l’école — ou chez eux — et/ou dans leur quartier : chaque enfant est parrain d’un artbre et doiut en prendre soin
- Créer un Herbier (ça me rappelle de vieux souvenirs…)
- Créer un Compost dans l’école avec déchets organiques, et même éventuellement avec production de gaz méthane
- Collection de semences (rares, rustiques, bio) : formation, nettoyage et stockage, adaptation au changement climatique, échange entre familles
- Promenades en pleine nature, chacun à la recherche de la réponse à sa “question quête” : “marche de vision”
- Concours de photographie “nature”
- Land-art et “nature”-art : créer une oeuvre d’art avec éléments trouvés en pleine nature
- Concours : “que puis-je apprendre dans la nature (recherche biomimétisme)”
- Aller nettoyer des petits cours d’eau dans le quartier
- Concours : reconnaître arbres et fleurs (avec smartphone: app PlantNet), et chercher où ces plantes-là poussent également ailleurs dans le monde
- Méditation et mindfulness en pleine nature (sans smartphone)
- Inviter aventuriers, orateurs ou experts qui racontent la nature…
- Votre idée ? … envoyez-la moi !
Ce défi est présent en occident, mais également — et plus que jamais — dans les pays émergents. La déforestation massive par populations en besoin de bois de chauffage, ou d’industries en besoin de mono-cultures, mais aussi la pollution massive de déchets ménagers et industriels, dégradent de façon exponentielle les biotopes les plus beaux du monde. Et cela provoque des désastres en série: intoxication et maladies des populations, pollution des biosphères, changements des microclimats, glissements de terrain ponctuels et massifs, érosion massive et limon fertile qui part dans les rivières avec les pluies abondantes, incendies de plus en plus massives, disparition de la faune, …
Nos expériences au Nord Kivu en RDC avec les communautés locales sont qu’une fois que les communautés comprennent pourquoi le respect de la nature, et l’importance de la régénération, reforestation, pour leur propre survie, et de comment faire concrètement, ils prennent en charge (sans crédit carbone), sur leur propres initiative, la régénération. Rassembler et reproduire des semences endémiques, création de pépinières, replanter arbres et forêts, permaculture, compostage, nettoyage des terres et rivières des polluants et déchets. Nous sommes entrain de massifier les formations sur ces sujets pour le moment. Les résultats sont juste inouïs. Et ensuite, une fois les premiers résultats (ex. maraichage permaculture en 2 mois), les communautés se copient entre elles et se forment aux meilleures pratiques. L’esprit de bien commun et d’entraide est beaucoup plus développé qu’en occident. Ils sont un exemple pour nous !
Et qui sait, vous aurez peut-être accompagné un futur petit Einstein, ou une petite Marie Curie, dans vos explorations. Mieux encore, profitez-en vous-mêmes d’en apprendre plus ! Et peut-être nous en apprendrons autant qu’eux.
Prof. Michel A. de Kemmeter